Kino Club #98

Rendez-vous au Shakirail le dimanche 18 septembre pour la reprise du Kino Club en plein air !
Horaires : ouverture des portes à 19h et projection à 19h30.
Entrée : Prix Libre
Le Shakirail : 72 rue Riquet, 75018 Paris,
Métro : La Chapelle (ligne 2), Marx Dormoy (ligne 12), Riquet (ligne 7)
Programmation : Derek Woolfenden

Au programme :
• EEGA_S.S. RAJAMOULI_2012_INDE_145 MIN.
« Un businessman tombe amoureux d’une jeune fille et assassine le garçon pour lequel bat le coeur de la belle. Le malheureux, réincarné en mouche, fera tout pour se venger. (…). Un cartoon live venu d’ailleurs dont chaque scène se révèle encore plus folle que la précédente, et qui n’oublie pas d’avoir un coeur, comme lorsque notre héros ailé révèle son sort à sa dulcinée en écrivant un message avec une larme de cette dernière. D’artichaut, le coeur ? Ouais, et alors ? » (Laurent Duroche, Le Guide des 300 films à voir avant de mourir, Hors-Série Mad Movies)
D’un côté, Il y a la fable politique opposant les plus précaires au plus riches, à l’image des échelles tailles et de valeurs opposant David et Goliath. De l’autre, nous avons la fable romanesque où la petite taille du héros (L’homme qui rétrécit, Little Stuart, Ant-Man…) permet de traiter les fantasmes amoureux de celui-ci (qu’il partage bien volontiers avec l’auteur du film). Ces derniers sont souvent gigantesques, voire monumentaux et monstrueux, notamment avec Federico Fellini (de Boccace 70 à La Cité des femmes) et Robert Crumb (Yum Yum). Son versant opposé, à l’instar de King Kong (de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack en 1933 à Peter Jackson en 2005), serait L’Attaque de la femme de 50 pieds (Nathan Juran, 1958).
Pour reprendre la rentrée, il fallait qu’elle soit tonitruante et joyeuse pour, peut-être, conjurer notre cynisme métropolitain et, sûrement, se revigorer d’une énergie positive mais toujours prête à en découdre s’il le faut !

• A NIGHTMARE ON ELM STREET 4 : THE DREAM MASTER (LE CAUCHEMAR DE
FREDDY)_RENNY HARLIN_1988_USA_25 SEC. (EXTRAIT)
« Lorsque divaguent les visions de la nuit, quand une torpeur écrase les humains, un frisson d’épouvante me surprit et fit cliqueter tous mes os. » (Le Livre de Job, IV, 13-14, cité en exergue du film)

• COCKROACH_LUKE EVE_2010_AUSTRALIE_14 MIN.
Les aventures tragi-comiques d’un cafard voulant se faire « reconnaître » de sa bien-aimée. Peut-être une version parodique de Ghost (Jerry Zucker, 1990) où le fantôme d’un homme aurait troqué ses apparitions à un insecte… Ou quand l’amour s’éprouve par les apparences trompeuses… Moralité : ce n’est pas gagné !

• NAGIN_RAJKUMAR KOHLI_1976_INDE_5 MIN. (EXTRAIT)
se cache peut-être une critique sociale plutôt audacieuse. Cette dernière se concentrerait sur l’immunité aussi bien sociale que sexuelle des hommes à l’égard des femmes. La puissance sacrée et mythique de ces dernières va s’incarner dans une femme-serpent pourchassant les assassins de son amoureux, une élite masculine de la société bourgeoisie indienne… Cette présumée critique serait d’autant plus judicieuse que son discours polémique s’immisce dans la forme populaire du soap opéra (structure narrative, découpage télévisuel). Et à l’image de cette figure panthéiste qui s’infiltre dans chaque foyer indien pour y couver sa vengeance renouvelée, et bien loin de son territoire naturel. Chacune des femmes endossera le rôle de la femme serpent et « médiatiserait » ainsi la charge corrosive du film à toute l’Inde. Il existe d’autres versions à ce récit dans le cinéma de Bollywood, et notamment celle, malheureusement ratée, de Jennifer Lynch (Hisss, film indo-américain de 2010).